Butembo aux moeurs... létales !
DIATRIBE BIBOSIENNE
Je m'estime particulièrement heureux
D'avoir vécu à Kinshasa
Exempt de la mentalité de mon milieu
Je dis cela de vive voix
BUTEMBO, ville prospère
Dont du climat les gens peuvent certes, être fiers
Mais également BUTEMBO, bled gangrené
Cité à la conscience globale pourrie
Enfer social, parfait cauchemar pour la vie
Y rester donne la nausée
Une néfaste trilogie plane sur Bbo
Marquée sur elle comme un sceau
Racontars, hypocrisie, tertio jalousie
En effet, y dégradent grandement la vie
Je m'en vais les développer
Grâce à mon habituelle prose rimée
Hommes, femmes comme enfants
À la maison et dans les rues
Prennent goût à tenir des propos indécents
Par des penchants infernaux mus
Les « on dit que... », « il paraît que... », « tel a fait ça...
»
Les murmures derrière quelqu'un qui passe
On en remarque tellement qu'on se lasse
Les gens se racontent tout et n'importe quoi
Généralement, des propos calomniateurs
À la limite, discourtois
Des ragots de toute grosseur
Ils s'y adonnent à cœur joie
Les gens probes, sans preuve, passent pour voleurs
La racaille est adulée
Ils adorent salir l'honneur
Suite à leurs méthodes, plusieurs sont méprisés
Le Bibosien n'est pas seulement propagateur
Des histoires fabriquées de toutes pièces
Et des rumeurs de forte honteuse bassesse
Son hypocrisie peut vous glacer de stupeur
Riant et jouant avec vous tout en vous empoisonnant
Tenant compagnie tout en vous assassinant
Ici, à Bbo, on détruit l'individu
À petit feu, insidieusement, par ruse
Pour ce, on use de moyens retors, tordus
Dans un silence coupable, sans excuse
Cette atmosphère où on ment sans gêne
Où on fomente des plans abjects dans l'ombre
Est régie par la jalousie et la haine
Ce sont des vices qui rendent les cœurs sombres
On veut à tout prix votre peau
Parce qu'on apprend que vous avez étudié
Peu importe votre niveau
Peu importe compétence et qualité
On désire ardemment vous éliminer
Pour la raison que vous faites concurrence
Vous êtes calé en finances
Ça ne peut pas les égayer
Le simple fait de parler français rend jaloux
Votre affaire marche, ça attire le courroux
De misère le salaire
Des gérants de ces commerçants
Commerçants toujours méprisants
Plein d'orgueil, de suffisance, sans cesse fiers
Ayant peur d'être un jour supplantés
Vu leur mentalité bornée
Bbo, pôle économique
Tut te comportes très paradoxalement
Tes habitants de manière excentrique
En ton sein, les gens vivent assez bizarrement
En effet, Bbo, tu es monotribale
Les gens se considéreraient comme frères
Le constat est malheureusement archi-amer
Que les gens se vouent une haine viscérale
On dit, BUTEMBO, que tu te développes
Les maisons poussent en toi comme des champignons
Les magasins aussi, on croirait l'Europe
En toi, on vend des marchandises par millions
Que voilà de la poudre aux yeux
Pour tromper les plus crédules
Embellissement fallacieux
C'est s'enfermer dans une bulle
Que de porter crédit à ce bon gros leurre
Il s'agit bien d'une arnaque majeure
Développement rime avec pouvoir d'achat
Lorsqu'il est trop bas dans le chef des habitants
Misère est le mot adéquat
Même si dire le contraire est tentant
Pour le mal bibosien, un seul remède
Changement de mentalité
De tous les commerçants, paysans, vendeurs, ouvriers
Oui, il faut transformer l'esprit de ce gros bled
Que de village, Bbo devienne ville
Que les individus ne deviennent plus hostiles
À de nouvelles impulsions
Des initiatives, qu'il y en ait à foison
Qu'on cesse de mettre des bâtons dans les roues
Que prennent fin les cupides et les jaloux
Que soit rayée la misère, la pauvreté
La survie quotidienne, la précarité
La déstabilisation, l'insécurité
Vous me direz : ça relève de l'utopie
Ces délicieux propos pour les oreilles flatteurs
Je sais que le monde parfait est une lubie
Et qu'y tendre relève de la gageure
Ce que vous affirmez là, en fait, n'est pas faux
Il s'agit juste d'un idéal
Qui ne pourra jamais s'appliquer in toto
Ce ne sont que des solutions générales
Néanmoins, les mettre en pratique, même en partie
Et même petit à petit
Constituera pour BUTEMBO une panacée
Le bon vivre y régnera
Le climat social n'en sera qu'amélioré
Et véritables frères on s'appellera